Développer la formation humaine et sociale du gadzarts

À la rentrée, les élèves, l’École et les gadzarts de la Société des ingénieurs Arts et Métiers ont conjointement défini un projet de vie étudiante. Ouvert sur le monde, il couvre les trois années de scolarité et concerne la formation humaine aussi bien que l’enseignement et partage l’ambition de former les ingénieurs les plus à même de relever les défis humains, sociaux et technologiques de l’industrie du futur.

L’ensemble des signataires de la charte sur les événements festifs estudiantins autour de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le 10 octobre dernier. Photo : DR

C’était à la rentrée de septembre dernier. L’établissement, l’union des élèves et la Société des ingénieurs Arts et Métiers — le groupe des alumni — unissaient leurs efforts pour s’engager dans un nouveau projet de vie étudiante qui était l’aboutissement d’un travail commun mené durant huit mois.
Comme l’expliquaient de concert les trois parties lors de la présentation : «Le projet de vie étudiante qui en résulte traduit une volonté commune de développer la complémentarité de la formation humaine et sociale qu’on reconnaît aux gadzarts avec l’enseignement scientifique et technologique d’excellence qui fait la réputation de l’École.»

Prenant la parole au ministère, Jean-François Jung (Li. 216, debout, à droite), président de l’union des élèves d’Arts et Métiers, et Thomas Douche (Ch. 216), vice-président de la vie étudiante, ont partagé avec les autres signataires les bonnes pratiques sur lesquelles ils se sont engagés au nom de l’UE. Photo : DR

La formation passe aussi par l’expérience humaine

En effet, tout au long de leur vie à l’École, les élèves ingénieurs des Arts et Métiers vivent une expérience humaine qui constitue une véritable formation. Tout en étant attachées au patrimoine et à la culture des gadzarts, les associations d’élèves proposent un grand nombre d’activités à un niveau d’exigence et de responsabilité élevé et touchant un public très large. Parmi elles, le plus grand forum entreprises-élèves de France, le plus grand rassemblement étudiant européen en montagne, de nombreuses actions solidaires sur l’ensemble du territoire (restauration de monuments, de routes, soutien aux personnes défavorisées…), ainsi qu’une dizaine de galas accueillant plusieurs milliers d’invités ou encore des compétitions sportives (dont les Grandes UAI, la plus importante, rassemblant 1 000 élèves pendant trois jours).
Dès les premiers mois sur le campus, les élèves de première année commencent cette expérience en travaillant à la construction d’une promotion fraternelle, l’occasion pour eux de découvrir l’histoire bicentenaire de la culture et du patrimoine des gadzarts, intimement liée aux valeurs d’engagement, de solidarité et de fraternité. Cette formation permettra aussi aux élèves de deuxième et troisième années de mettre en œuvre des pratiques managériales immédiatement applicables en entreprise, en étant responsables de l’ensemble des activités proposées.
Pour la mise au point et la réalisation de ce projet, les élèves ont pris leurs responsabilités, s’engageant notamment à s’assurer de la participation des personnels de l’établissement dans ce projet, ainsi qu’au respect des personnes et à une lutte active contre les addictions. Les étudiants sont accompagnés, conseillés et soutenus par l’ensemble des instances de l’École, par les anciens élèves et par le bureau national des élèves ingénieurs (BNEI).

Des engagements salués par la ministre

Ces engagements de l’UE d’Arts et Métiers ont été salués le 10 octobre par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en personne. Ainsi, ce jour-là, à l’occasion de la signature de la charte sur les événements festifs estudiantins, Laurent Champaney, directeur général de l’Ensam, Jean-François Jung (Li. 216), président de l’UE d’Arts et Métiers, et Thomas Douche (Ch. 216), vice-président de la vie étudiante, ont témoigné de l’organisation des événements festifs à l’École. «Nous préparons désormais nos soirées deux mois à l’avance, a expliqué humblement le président de l’UE. On analyse les risques afin de mettre en place une prévention efficace — quels seront les dangers spécifiques à cette soirée, quel sera le nombre de participants, etc. Des experts de la sécurité nous ont aidés.» Et le vice-président de la vie étudiante de développer à son tour : «À chaque soirée, des étudiants sont désignés pour veiller à la sécurité de leurs camarades. Sur place, ils identifient les situations à risque, s’interposent en cas de besoin, voire appellent les secours.» Le projet de vie étudiante des gadzarts est désormais devenu un exemple, qui devrait être de plus en plus repris dans le monde estudiantin.

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«Nos étudiants doivent acquérir trois capacités clés»

Dans un contexte de 4e révolution industrielle, les ingénieurs gadzarts doivent, durant leur formation, acquérir les capacités humaines spécifiques dont les entreprises ont besoin pour réussir leurs mutations. Comme l’explique le directeur général d’Arts et Métiers.

«Le nouveau projet de vie étudiante, travaillé de concert entre les élèves, l’École et les alumni, a pour objet d’aider les étudiants dans leur acquisition de trois capacités clés.
La première est l’aptitude des gadzarts à s’approprier et transmettre une culture d’entreprise, ce qui leur permettra d’accompagner les entreprises dans les mutations nécessaires, et ce, dans le respect de leurs valeurs, de leur savoir-faire et de leur corps social. Cela commence par l’appropriation de la culture des gadzarts et de leurs traditions, qu’ils apprendront ensuite à transmettre en deuxième année. La deuxième clé est la capacité à construire un collectif humain fort et soudé. Cela passe par des activités collectives engageantes dans lesquelles chacun devra trouver sa place, respecter l’autre et apprendre à s’appuyer sur la force du groupe. La troisième capacité consiste à s’approprier et porter la responsabilité sociétale de l’entreprise, ce qui intègre les problématiques d’éthique. Cela passe par des activités collectives ambitieuses autour et au sein de l’entreprise au service de la société, des plus jeunes, des plus démunis, de l’environnement, de la cité, du territoire… Chaque activité de vie étudiante — même quand elle est sportive, culturelle ou festive — peut donc être positionnée par rapport à l’acquisition de ces capacités clés avec un niveau d’implication différent en fonction des étudiants : appropriation en première année, transmission en deuxième année et accompagnement en troisième année.
Avec de tels objectifs et enjeux, la vie étudiante devient réellement formatrice et complémentaire des apprentissages scientifiques, technologiques et méthodologiques du programme grande école d’Arts et Métiers Paris Tech et parfaitement valorisable dans un CV. Cette articulation est d’autant plus efficace que la vie étudiante est organisée de manière transparente, responsable et sécurisée par les étudiants en lien avec les services de l’établissement.
Je félicite les étudiants qui, depuis 2018, agissent main dans la main avec l’École et avec les alumni pour développer ce projet et atteindre ses objectifs et ses ambitions. La route est encore longue mais la motivation est au rendez-vous !»

Laurent Champaney, DG de l’Ensam