
«La fibre entrepreneuriale ? Je pense l’avoir toujours eue, en tout cas bien avant mes études», reconnaît Frédéric Vandenbussche, 53 ans, président d’Innovation and Development Company (IDCO). Sa société est spécialisée dans la fabrication d’équipements micro-ondes industriels pour la valorisation de boues et l’extraction végétale.
«J’ai créé mon entreprise en 2004 après une première expérience entrepreneuriale. Je compte sur quatre collaborateurs, dont deux gadzarts. En 2017, notre chiffre d’affaires s’élève à 1,1 million d’euros. Nous développons et brevetons des équipements et des procédés innovants à haute efficacité permettant une chauffe homogène. Nos principaux marchés sont le BTP, la cosmétique, la pharmacie, l’agro-alimentaire ou la médecine.»
L’impact des carrières sur l’environnement
Ce «Nordiste» d’origine a opté pour le Sud d’abord en effectuant ses études à Aix-en-Provence, puis en installant son entreprise à Marseille. Passionné par les matières scientifiques dès le lycée, Frédéric entend parler d’Arts et Métiers par un ami de sa sœur, lui-même gadzarts. «J’ai vite été séduit par les valeurs, les traditions et l’esprit que véhicule cette institution.» À l’époque, Frédéric Vandenbussche, qui est resté un grand amateur de vélo, pratique cette discipline à un niveau élevé.
En sortant de l’École, celui qui est aujourd’hui père de deux grands garçons (l’un d’eux est ingénieur) intègre une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication de bacs à réserve d’eau. Quelques années plus tard, il rejoint une autre entreprise qui développe des
brûleurs industriels (chaufferies et cimenteries).
Ultime expérience avant de créer sa propre structure, il travaille pour le syndicat national des carrières et matériaux de construction Unicem-Aircec. Sa mission : auditer les carrières en s’intéressant à leur impact environnemental (bruit, poussières, rejets…). «Un des problèmes récurrents concernait les boues de lavage des granulats. Car les carrières
doivent impérativement vendre du granulat propre pour les bétons.» D’où l’idée de valoriser ces boues en billes légères par micro-ondes. «Cela ne fonctionne pas dans les fours classiques.» Ce constat incite Frédéric à déposer un premier brevet et à créer sa première entreprise en 2000, ce qui lui permet de valider ce principe d’expansion à échelle industrielle. «IDCO a été créée quatre ans plus tard, afin de commercialiser les équipements.»
La nécessaire dose d’inconscience
L’aventure de l’entreprise ? «C’est passionnant, même si ce n’est pas de tout repos, avec son lot d’euphorie et de déception au gré des ventes et de la conjoncture économique. Mais j’aime le risque, ainsi que le degré d’inconscience qu’être entrepreneur requiert.» Ce que Frédéric apprécie le plus dans sa vie de chef d’entreprise ? Toucher à tout : le management, le commercial, la recherche, l’administratif, le juridique… «Aucune routine. J’aime particulièrement animer mon équipe, inoculer un esprit positif, responsabiliser mes collaborateurs, prévoir le marché.»
Frédéric est très optimiste pour 2019. Il va doubler ses effectifs et bâtir une solide équipe commerciale. «Pour l’instant, nous vendons nos fours et notre technique par bouche-à-oreille et par Internet. D’ici à cinq ans, je projette, si tout va bien, que nous serons une quarantaine dans l’entreprise. Nous allons beaucoup miser sur l’international. Nous avons déjà vendu nos procédés aux États-Unis et à Taïwan.»