
L’ascenseur social fonctionne-t-il ? C’est la question posée par les experts de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans un rapport paru cet été. L’étude inti-tulée «A Broken Social Elevator? How to Promote Social Mobility» («L’ascenseur social en panne ? Comment promouvoir la mobilité sociale») montre que, compte tenu du niveau -actuel des inégalités et de la mobilité intergénérationnelle sur l’échelle des revenus, au moins cinq générations — ou 150 ans —pourraient être nécessaires, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, pour que les enfants de familles modestes parviennent à se hisser au niveau du revenu moyen. Et la France dans tout ça ? Elle fait partie des mauvais élèves. Il faut, en effet, six générations pour que ses descendants accèdent à la classe moyenne. Cette statistique confirme que l’ascenseur social est bien en panne ! Nous sommes avec nos voisins allemands à égalité… Dans les pays nordiques, en revanche, cela pourrait prendre deux à trois générations seulement, tandis que, dans certaines économies émergentes, ce processus pourrait se dérouler sur neuf générations ou plus. Un enfant sur trois dont le père a des revenus modestes percevra lui aussi de faibles revenus ; pour les deux autres tiers, la mobilité ascendante sur l’échelle des revenus se limitera souvent à l’échelon voisin.
Si vous voulez jouer avec les chiffres, l’institution mondiale a lancé une version actualisée de l’outil en ligne interactif, en onze langues, qui permet de faire un point exhaustif sur la situation. Pour l’heure, l’OCDE avance trois recommandations : s’attaquer au chômage de longue durée, mettre le paquet sur la formation pour les moins qualifiés et privilégier les aides sociales ciblées. Il semble que ces préconisations aient un écho particulier. En son temps, le «bon Duc» martelait sensiblement le même message.