
Pendant les premières heures d’ouverture du Forum Arts et Métiers, le 27 novembre, il fallait patienter devant le Parc floral de Paris pour entrer. À l’intérieur, les étudiants se pressaient autour des stands et la plupart des conférences faisaient salle comble. La 39e édition du Forum aura été un succès, preuve de l’importance du contact humain. L’une des plus importantes manifestations destinées à la rencontre entre étudiants et entreprises est un projet mené de bout en bout par un groupe d’une quinzaine d’étudiants de deuxième et troisième années, lancé dès le mois de mai. «Le Forum est intégralement organisé par les étudiants, précise Laurent Champaney, directeur général de l’Ensam. Pour cette édition, nous avons eu beaucoup d’interactions avec l’équipe de l’année dernière, mais l’École n’intervient que sur sollicitation des étudiants.»
Pour Soufien Alimi (Ai. 216), président du 39e Forum, «c’est un beau défi où nous apprenons à gérer une équipe. Le Forum, c’est un peu comme un chantier qu’il faut livrer à temps». Le budget de 850 000 euros est financé par les 139 exposants et l’entrée est gratuite. «Nous estimons le nombre de visiteurs à au moins 4 000.» Cette année, l’équipe chargée de l’organisation a voulu donner une nouvelle dimension aux conférences, en demandant aux sociétés intervenantes de présenter leurs projets, d’expliquer leurs enjeux et de ne pas se restreindre au seul sujet du recrutement.
Les étudiants en mode découverte
Les étudiants insistent sur l’importance des échanges avec les entreprises. Williams (Ai. 217) est d’abord venu au Forum pour s’informer et affiner les objectifs de sa vie professionnelle : «Je cherche à comprendre ce qu’est la vie d’un ingénieur, trouver des idées sur les secteurs qui me correspondent.» Pour Manon et Lise (Bo. 217), la recherche de stage est prioritaire. «Je sais déjà que je voudrais travailler dans les énergies renouvelables ou le nucléaire, explique Manon. Nicolas (Me. 217) est venu, comme beaucoup d’autres étudiants de l’Ensam, en autocar depuis son campus. Levé à 5 heures pour découvrir des métiers, trouver un stage, mais aussi agrandir son réseau. Son camarade de promo, Valentin, est également en mode découverte. «Le Forum, c’est l’occasion d’être en contact direct avec les industriels. Je suis intéressé par l’urbanisme, le BTP, les énergies renouvelables. Je viens voir ce qui me conviendrait le mieux, mais aussi découvrir d’autres secteurs auxquels je n’aurais a priori pas pensé.» Clément (Ch. 216), venu principalement pour trouver un stage de fin d’études, a d’abord ciblé les entreprises du BTP : «C’est intéressant, d’avoir en face de vous des professionnels avec lesquels dialoguer. Et en venant ici, je suis sûre que ma candidature ne restera pas sans réponse.»
en quête de stage, vise en particulier les entreprises dans les énergies renouvelables ou le nucléaire.
vient pour le contact direct avec les industriels et découvrir des secteurs intéressants auxquels il n’aurait pas pensé.
est à la recherche d’un stage de fin d’études dans le BTP. «En venant ici, je suis sûre que ma candidature ne restera pas sans réponse.»
Entreprises diverses pour profils divers
Du côté des entreprises, les profils sont variés, des jeunes pousses aux très grandes entreprises. Vinci, l’un des piliers du Forum, a pour la circonstance rameuté ses gilets bleus. «Nous venons échanger avec les étudiants, explique Pauline Gondon, responsable développement RH. Nous présentons les différentes activités du groupe. Nous parlons débouchés, évolution de carrière.» Pour elle aussi, le contact humain est important. «Les étudiants peuvent rencontrer sur le stand des membres de la RH ou des opérationnels — dont beaucoup de jeunes ingénieurs auxquels ils peuvent s’identifier.»
L’Oréal cherche également à faire mieux connaître ses métiers. «L’Oréal est souvent associé au marketing. Pourtant, nous proposons aussi des emplois dans la chaîne d’approvisionnement, les achats, le développement, le packaging…» explique Paul Henné, chargé du recrutement. Sur le stand, des gadzarts en témoignaient.

FM Logistic attirait, elle, les étudiants en se présentant à l’aide d’un casque de réalité virtuelle. «Nous insistons sur la culture d’entreprise, argumente Constance Huc, responsable communication RH. FM Logistic fait confiance aux jeunes et n’hésite pas à leur confier des projets importants. Nous montrons aussi que nous sommes une entreprise innovante — nous avons, par exemple, développé une application pour réaliser les inventaires d’entrepôt par drone.»
Theodo, PME du numérique qui développe des applications web et mobiles pour aider au développement des entreprises, venait pour la première fois sur le Forum recruter des ingénieurs souhaitant coder. «Nous ne cherchons pas forcément des cadors en informatique, affirme Léopold Adam, “coach agile”. Nous voulons des gens capables à la fois de résoudre des problèmes complexes et de discuter avec les clients.»
«Les jeunes ont besoin de dialogue, de partage d’expériences. Lors des processus de recrutement, je fais toujours visiter les ateliers.» Jean-Marc Dévrès, responsable mobilité-«attractivité» chez Naval Group, estime que son entreprise manque de notoriété. Elle est pourtant en forte période d’embauche. «Nous sommes là pour aiguiller les étudiants, expliquer nos différents métiers. Naval Goup est une entreprise très technicienne.»
Toute la journée, étudiants et entreprises ont enchaîné les échanges, avec des découvertes mutuelles et des contacts qui se transformeront en stages, puis en embauches.
![]() Les étudiants mis au défiLe Forum accueillait la 3e édition du «challenge» Arts et Métiers. Les finalistes, quatre équipes de deux, présentaient leur projet répondant à la problématique de l’entreprise partenaire qui les avait sélectionnés. Phédon Cacouros et Cédric Bonnify (tous deux Ai. 217), l’équipe d’Essity, ont remporté la finale. Ils ont présenté un projet pour améliorer l’impact environnemental du Demak’up, en proposant d’utiliser des matières premières issues de l’agriculture raisonnée, un processus de production plus respectueux de l’environnement et une chaîne logistique raisonnée. Ils ont gagné 2 000 euros et des offres de stage chez Essity. Les autres finalistes se sont vu également proposer des stages ou des visites de sites industriels chez Ariane Group, Orano ou chez la start-up Picnic. |