
«Quelle que soit la hauteur des vagues, les bateaux bougent… même les plus gros !» C’est ce qu’a toujours constaté Jean-Luc Stanek lorsqu’il était «plongeur fou» dans sa jeunesse. Pour récupérer cette énergie perdue, il a donc conçu une machine flottante qui utilise la houle pour produire de l’électricité. L’avantage, comparé au vent ou au soleil ? Sa technologie produit de l’énergie en permanence et en phase avec la consommation des foyers, car les vagues sont plus fortes le soir et en hiver. Sans compter qu’elle est plus économique !
Dans le grand bain
Pour concrétiser son projet, Jean-Luc Stanek a d’abord étudié les brevets sur le sujet pendant dix ans, puis testé un premier prototype dans sa piscine avant de créer la start-up Hace (Hydro Air Concept Energy) en 2013. Sa rencontre avec Jean-Luc Barou (Bo. 205), responsable de l’innovation à l’Ensam Bordeaux, accélère les choses. «J’ai tout de suite été emballé par l’aspect technique du projet, résume ce dernier, mais aussi par sa philosophie. C’est une innovation simple et belle.» Il le fait venir sur le campus bordelais pour qu’il teste sa machine houlomotrice en modèle réduit dans un petit bassin et que les étudiants la «maltraitent». Fin 2018, arrive alors l’étape ultime : montrer que son invention fonctionne «en vrai». Jean-Luc Stanek met à l’eau une première version de 50 kW dans le port de La Rochelle (Charente-Maritime) pendant quelques mois. Une autre, plus puissante (200 kW), sera testée à Nantes (Loire-Atlantique) en 2019. Plusieurs clients potentiels, dont un grand groupe international, ont déjà signé des lettres d’intention. La preuve, selon lui, qu’une «petite société peut réussir là où les plus grandes ont échoué».