Mélodie Balleuriod (Cl. 202), pour que tout roule

Bien qu’initialement attirée par l’industrie du bois, Mélodie Balleuriod s’est enracinée dans la construction automobile. Mais davantage qu’aux produits, c’est à l’organisation des usines qu’elle est accro.

«Comme je vivais à Mâcon, j’ai naturellement fait ma prépa à Cluny. Puis, une fois passée par l’Ensam, je suis entrée dans l’univers gadzarts, qui me faisait rêver et m’offrait également la possibilité de réussir socialement», raconte Mélodie Balleuriod. Étudiante, elle est particulièrement séduite par ce qui a trait au bois et recherche donc un premier emploi dans ce secteur. Elle le trouvera à Ydes, au nord-ouest du Cantal, chez les Menuiseries du Centre. Dans cette usine du groupe Lapeyre (Saint-Gobain), où on produit des meubles et des accessoires de cuisine, elle devient cheffe d’atelier. Elle dirige deux lignes automatisées et trois chefs d’équipe qui, eux-mêmes, encadrent 60 salariés, permanents et intérimaires.
Pour l’heure, c’est son meilleur souvenir professionnel, affirme-t-elle, notamment sur le plan humain. Fin 2007, afin de suivre son compagnon, lui aussi gadzarts, elle quitte à contrecœur le Massif central pour s’installer en région parisienne car le spécialiste de l’agencement Stylewood lui propose un poste de chargée d’affaires. «Un travail intéressant, puisque je suivais mes dossiers de l’atelier jusqu’aux chantiers, en passant par les achats, la logistique ou le suivi de la clientèle. J’ai hélas été confrontée à un problème managérial à l’annonce de ma première grossesse, deux ans et demi après mon arrivée. J’ai quitté l’entreprise à la fin de mon congé maternité.» Repérée par un chasseur de têtes, elle rebondit chez Renault où elle prend la responsabilité d’un atelier de fabrication à l’usine de Flins (Yvelines). «Au département montage, j’ai commencé par gérer quatre unités travaillant en 2 x 8. Puis, je suis passée au département emboutissage avec, cette fois, cinq lignes de presse aux 3 x 8.»

Partageuse d’expérience

En 2015, après quatre ans d’atelier, Mélodie Balleuriod est nommée organisatrice industrielle. Au sein d’une équipe d’une dizaine de cadres, elle mène des audits, des diagnostics de performance, des projets de «lean manufacturing». À cela s’ajoute le coaching terrain des manageurs. «C’est très valorisant, car j’aime faire profiter les autres de mon expérience aussi bien technique qu’humaine.» En trois ans, dans le cadre de ses missions, elle a scruté à peu près tous les métiers et secteurs de l’usine. «C’est ce qui fait ma force. Non seulement aujourd’hui mais aussi pour demain, quand j’évoluerai dans une autre usine ou dans une tout autre industrie.»