
Augustin Hennion (Me. 215) décrit ainsi son expérience post-baccalauréat sur le site Linkedin : «Je fais partie d’un cursus franco-allemand issu du partenariat entre le campus Arts et Métiers de Metz (Ensam) et le Karlsruher Institut für Technologie (KIT). À l’issue de ma formation, qui s’est déroulée à temps équivalent dans chaque pays, j’ai décroché deux diplômes : celui d’ingénieur généraliste Arts et Métiers et un “master of science” de la faculté de génie mécanique (Maschinenbau) du KIT.» Il fait partie des 750 doubles diplômés d’Arts et Métiers et du KIT.
Cette première coopération entre les deux établissements a démarré il y a plus de vingt ans, en 1996 précisément. «La relation éducative s’est enrichie par la suite de travaux de recherche. La création de thèses en cotutelle s’est installée de manière informelle, quasi naturellement», rappelle Jean-Yves Dantan, professeur des universités au campus Arts et Métiers de Metz et responsable de ce partenariat côté français.
Un objectif de 16 doctorats en quatre ans
Lors de la visite, en 2016, du secrétaire d’État de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Thierry Mandon, au campus de Metz, fut signé un mémorandum d’entente selon lequel les Arts et Métiers et le KIT officialisaient la nouvelle dynamique des collaborations. «De là est née une structure chargée de mener des projets de recherche en commun, d’initier des partenariats de recherche avec des entreprises et de mutualiser les expériences des start-up incubées. Au dernier salon Vivatech, par exemple, l’Ensam et le KIT ont partagé un stand où des start-up des deux campus présentaient leurs innovations», souligne Jean-Yves Dantan.
La structure ainsi créée se focalise sur quatre thématiques : les systèmes de production, les systèmes de production avancés, la robotique et les réalités virtuelle et augmentée. «Les objectifs sont le “zéro défaut”, la production individualisée, la production “agile”, etc. Mais toutefois avec une règle intangible : que l’Homme reste au centre des projets», précise Jean-Yves Dantan.
Au cours de différents échanges entre les animateurs des deux parties, un tableau résumant les différents travaux de recherche en cours dans les deux campus a été réalisé. Il est apparu que les travaux étaient complémentaires, pas concurrents.
Les frais de mobilité des doctorants pris en charge
La dernière brique, qui renforce l’édifice, a été posée le 1er janvier 2019. Elle donne naissance au collège doctoral Arts et Métiers Paris Tech-KIT, composante de l’Institut franco-allemand pour l’industrie du futur. Aujourd’hui, grâce au nouvel accord, les montages administratifs seront facilités. Il y a aussi un objectif chiffré — initier seize doctorats d’ici à quatre ans — et l’obligation, pour les étudiants, de mener leurs études dans les deux pays. L’université franco-allemande prendra en charge les frais de mobilité des doctorants (600 euros/an) et de l’organisation annuelle de l’université d’été, qui se déroulera alternativement en France et en Allemagne. Université d’été au cours de laquelle des binômes binationaux seront créés. Au terme de la journée, chaque étudiant devra présenter l’objet de la recherche de son binôme. Objectif : partager les cultures et les méthodes de recherche, différentes de chaque côté de la frontière. Et la première université d’été aura lieu en 2019 à Metz.