
Le dynamisme des groupes territoriaux est un atout pour les Arts et Métiers. Notre priorité, dans les mois qui viennent, sera de le faire connaître et de l’encourager.
Dispensée dans huit campus(1), la formation initiale des gadzarts les sensibilise très tôt aux enjeux territoriaux. L’unicité de l’établissement, associée aux activités intercampus, permet de créer un double lien. Avec les régions tout d’abord, dont les gadzarts sont issus et auxquelles ils restent attachés. Avec l’ensemble des territoires par la suite, le cursus habituel les faisant passer par deux centres lors de leurs trois années d’études aux Arts et Métiers. La «coloration» des campus les incite à être mobiles pour se rendre dans le lieu où les disciplines qui les intéressent font l’objet d’un enseignement et de travaux de recherche plus développés. Cette caractéristique est unique à cette échelle. Le gadzarts, quel qu’il soit
et d’où qu’il vienne, s’épanouira dans les régions et participera à leur rayonnement dans le pays et à l’international. L’implantation géographique des alumni relevée par l’enquête IESF
le montre bien. La répartition des gadzarts dans les 13 régions de la métropole est proche de celle obtenue par l’ensemble des formations d’ingénieur, soit 260 écoles aux présences essentiellement ponctuelles et locales. La moindre représentation des gadzarts en Île-de-France illustre le tropisme provincial des fonctions de direction qu’ils sont nombreux à exercer à la tête d’ETI, de PME ou encore de centres de production de grands groupes.
Une caractéristique à faire valoir
Dans leur «Manifeste pour la French Fab»(2), Alexandre Rigal, direc-
teur général délégué d’Arts et Métiers, et Nicolas Dufourcq, directeur général de BPI France, préconisent la création de clubs French Fab partout en France. À l’instar des territoires d’industrie lancés par le Premier ministre à l’occasion de l’Usine extraordinaire en octobre 2018(3), une telle mesure en faveur de notre industrie demande une mobilisation sans précédent dans tout notre pays. L’engagement des gadzarts peut s’avérer décisif dans un tel contexte. La reconnaissance de nos entreprises et de leur compétitivité industrielle ainsi que la promotion des succès commerciaux qui en découlent doivent être amplifiées par le réseau que nous constituons. 136 territoires d’industrie («liste ni figée, ni fermée»), 143 groupes territoriaux de notre association dans l’Hexagone : le parallèle est évident et le rapprochement souhaitable. Quel meilleur moyen avons-nous de montrer l’efficacité du triptyque sur lequel nous fondons nos actions(4) qu’en mobilisant nos ressources au plus
proche de leur lieu de vie, pour participer à la promotion de la French Fab ? C’est l’opportunité pour notre Communauté de connecter ses membres de tous âges et de tous métiers autour de thématiques professionnelles, enrichissant ainsi utilement les réunions amicales qui nous donnent l’occasion de nous retrouver.
Comment nous mobiliser
Plusieurs actions peuvent être lancées sans attendre :
– s’intégrer aux territoires d’industrie tout d’abord, en se documentant sur les actions qui les concernent et en prenant contact avec leurs référents locaux ;
– remettre à jour nos connaissances sur l’offre globale de services de l’École, car celle-ci a considérablement évolué tant en termes de formations proposées qu’en matière d’accompagnement des entreprises via la recherche partenariale ou les projets technologiques(5) ;
– mettre en place les circuits d’information au sein de notre association, pour faire connaître les engagements des gadzarts, notamment au titre de la French Fab, en s’appuyant pour cela sur nos délégués régionaux et les CARÉs(6) de chaque campus — cela favorisera les liens directs de région à région ;
– promouvoir les conférences professionnelles organisées au sein des groupes territoriaux ou dans les campus de l’École, par exemple en proposant, comme nous allons le faire dans les prochaines semaines, le partage vidéo en direct de certaines d’entre elles sur le
site d’AM-TV.
Les réunions du Cercle La Rochefoucauld dans leur nouveau format participeront à cette initiative. En rejoignant le mouvement de la French Fab, nous avons une occasion unique de valoriser les Arts et Métiers en montrant que les gadzarts sont partout et défendent avec une même ardeur les qualités de notre tissu entrepreneurial. Profitons-en !
Soyons fiers d’être gadzarts !
(1) Châlons-en-Champagne, Angers, Aix-en-Provence, Cluny, Lille, Paris, Bordeaux, Metz. (2) «La Tribune» du 19 mars 2019. (3) Voir «Arts&MétiersMag» n° 405, p. 38.
(4) Entreprises, territoires, humanisme citoyen.
(5) Voir l’interview de Mickaël Rivette dans «Arts&MétierMag» n° 407, p. 21.(6) Comités d’animation des régions vers l’École.