
C’est lors de son master à l’Institut image de Chalon-sur-Saône que William Dulot a eu l’idée de Thérémix : une application pour casque de réalité virtuelle proposant une interface compatible avec des logiciels de composition musicale. Après des premiers retours positifs et son diplôme en poche, il recontacte l’établissement pour y travailler à temps plein. «J’ai développé le projet de septembre à novembre 2017. Désormais, je cours les événements pour le présenter à tous les profils susceptibles d’être intéressés : des musiciens aux ingénieurs du son, en passant par les DJ… C’est souvent leur première expérience de réalité virtuelle.»
William en profite pour se tenir informé des attentes des utilisateurs et les intégrer au programme.
Immersion dans une bulle de création
En soi, Thérémix n’émet pas de son : il n’est «qu’une» interface visuelle utilisant le protocole Midi, très répandu dans le matériel électronique musical. D’ordinaire, les logiciels s’utilisent via une combinaison clavier-souris, en l’occurrence peu pratique, ou des contrôleurs physiques à base de boutons et de potentiomètres. L’idée est de s’émanciper de ces systèmes physiques en associant aux différents paramètres des gestes dans l’espace. Thérémix fonctionne avec la plupart des logiciels du genre — avec, toutefois, une préférence pour le séquenceur musical Ableton Live : «Il permet notamment de synchroniser des séquences musicales directement dans le tempo, sans avoir besoin de gérer l’échelle de temps. C’est particulièrement utile dans un environnement virtuel, où il est difficile de représenter le temps en 3D !» Pour l’instant, l’application est développée pour le casque Oculus Rift, mais une adaptation sur d’autres supports est prévue pour plus tard. Les usages sont divers : «Plusieurs créateurs ont apprécié l’aspect “immersion dans une bulle”, propice à la composition. L’utilisateur est vraiment entouré par tous les instruments !»
Autre possibilité : la scène. Lors des concerts, le DJ est souvent caché derrière son matériel. Thérémix remplace le dispositif et permet au public d’associer gestes et sons. «Il est également possible d’afficher sur un écran ce que voit l’utilisateur ou, évidemment, de générer des images plus artistiques, qui évoluent en fonction de la musique.» Une mine de
possibilités pour de futures performances. Le développement du projet Thérémix suit son cours et des démarches ont déjà été commencées pour valoriser l’application et lancer la phase d’incubation.